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MON POUCHKINE

de Marina Tsvetaïeva

Mise en scène : Guy Freixe

Traduction : André Markowicz

Création : 2010

Marina Tsvetaïeva nous parle dans ce texte d'une rencontre décisive : celle de Pouchkine, du nom Pouchkine, du poète Pouchkine, de l'oeuvre de Pouchkine qui la fait naître en poésie. Elle fait revivre ainsi, d'une manière toute proustienne, les souvenirs de la Russie de son enfance.

Sur Pouchkine, j'ai d'abord appris qu'on l'a tué. Après j'ai appris que Pouchkine est un poète et que d’Anthès est un français. D’Anthès a détesté Pouchkine parce qu’il n’arrivait pas à faire des poèmes, il l’a provoqué en duel, c’est-à-dire qu’il l’a attiré sur la neige, et il l’a tué - un coup de pistolet dans le ventre. J’avais trois ans, je comprenais que le poète a un ventre et - je pense à tous les poètes que j’ai pu connaître - ce ventre, qui est souvent mal nourri, et dans lequel on a tué Pouchkine, je ne m’en souciais pas moins que de son âme. Le duel de Pouchkine a fait naître en moi la soeur. Je dirai plus : il y a quelque chose de sacré pour moi, dans le mot «ventre» ; même le plus simple «mal au ventre» m’emplit d’une compassion bouleversée qui exclut tout humour. Ce coup de feu, c’est nous tous qu’il a blessé au ventre. (...)

Mon Pouchkine de Marina Tsvetaïeva

 

Avec :

Antonia Bosco

Damien Lehman (piano)

 

Création lumières : Philippe Séon

© Théâtre du Frêne

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